Tabatière de Bon Cousin Charbonnier datée 1835

En corne gravée, dotée de deux couvercles, elle porte le nom du fabricant « MERLE FABRICANT A CHAUSSIN JURAS 1835 » (arrondissement de Dole), et le nom de son propriétaire, « ML. DUNOYER DE SERIN 1835 ». Sur l’un des couvercles, décor d’un autel agrémenté de deux globes terrestres et d’une sphère armillaire, entourés de différents symboles (soleil, lune, compas et équerre, échelle, ouroboros, marteau).

Sur l’autre couvercle, emblèmes de charbonniers et instruments de la Passion du Christ : meule de charbon, cabane, outils (râteau, pelle, hache), coq du reniement sur une colonne et les initiales :
B.C.C. = bons cousins charbonniers
H.V.P. = mot de maître et d’ordre (Honneur/Vertu/Probité)
R.F.O. = vraisemblablement mot de passe
F.E.C. = mot d’apprenti (Foi/Espérance/Charité)

Au revers de la tabatière, une scène gravée représente Napoléon Ier faisant son entrée dans une salle où sont réunis des militaires. Une légende souligne sa grandeur et son pouvoir. Sur un des côtés est représentée la colonne Vendôme avec la statue de Napoléon en caporal.

Qui sont les bons cousins charbonniers dits carbonari ?

Le nom de carbonari aurait d’abord été appliqué à des conspirateurs guelfes qui se réunissaient dans des cabanes de charbonniers.
L’interdiction de toute opposition politique par la Restauration suscita, en France mais aussi en Europe, la floraison entre 1815 et 1830 de sociétés secrètes à vocation explicitement politique préparant dans la clandestinité le renversement de la tyrannie.

Précédée par les Illuminés de Bavière (1776-1785), par les bons cousins charbonniers de Franche-Comté à la fin du XVIIIe siècle, par les carbonari italiens à partir de 1810, par l’Union de Joseph Rey à partir de 1816, enfin par la loge maçonnique des Amis de la liberté créée en 1820, le puissant mouvement de la charbonnerie française organisa en 1822 une impressionnante série de conspirations militaires.

Le carbonarisme trouva en France, pendant la Restauration de nombreux adeptes parmi les anciens militaires et dans les classes moyennes. On y compta jusqu’à 40 000 membres. La Révolution était vaincue mais n’était pas morte. Les lieux de réunion s’appelaient baraques ; le vocabulaire était emprunté aux termes techniques du métier de charbonnier ; on n’écrivait rien et une discipline sévère régissait l’ensemble de l’organisation.

Bazard, propagateur du saint-simonisme, fut l’âme de cette association secrète, dont le général La Fayette était le chef nominal.
Après 1830, les carbonari se fondirent dans les diverses sociétés secrètes républicaines. Le peintre Horace Vernet, le banquier et homme politique Jacques Lafitte, le philosophe Victor Cousin et bien d’autres personnages célèbres furent des adeptes du carbonarisme, témoignant de l’attachement du peuple français aux principes de la Révolution.

Réf. Dictionnaire Larousse. RECUEIL PRÉCIEUX DE LA CHARBONNERIE DES PREMIERS TEMS ou LA SOCIÉTÉ DES FRANCS-CHARBONNIERS, RENDUE à sa primitive Institution, et à son ancienne Observance. Fait au sein de la Tranquillité, dans l’asile de la Bienfaisance, L’an de la vraie lumière de la Charbonnerie, 5803. 


Diplôme de Bon Cousin Charbonnier. Gravure sur bois et texte manuscrit. Sur un tertre s’élève une meule de charbon entourée d’un laurier et d’un palmier chargés des instruments de charbonnier et des symboles de la Passion. En partie haute, la couronne d’épines encadrée de deux luminaires inscrits dans un ouroboros. Initiales manuscrites : H.V.P. mot de maître et d’ordre (Honneur/Vertu/Probité) – F.E.C. mot d’apprenti (Foi/Espérance/Charité). Délivré à Martin Tonnelier natif de Besançon et âgé de 42 ans admis à la Vente de la Parfaite Union de Besançon le 1er juillet 1811. Aucune signature. 26 x 33 cm

diplome de bon cousin charbonnier


Diplôme de réception de Bon Cousin Compagnon Fendeur
Gravure sur parchemin. « Du Grand Chantier Général séant et assemblé dans le centre des forest du Roy sous les auspices de la Nature… Nous Pères, Maîtres et Officiers des chantiers de france soussignés certifions et attestons que l’avantage aïant été favorable à Jean Dupetit Massieux. Il a été reçu en qualité de bon Cousin et de compagnon Fendeur le 22 juin 1788 dans le Chantier du Pf contentement avec toutes les formalités requises et nécessaires… Tous les Chantiers réunis en Chantier général l’An de Vérité 1788 le 22 du mois de juin 1788 ». Sur un tertre s’élèvent deux arbres chargés d’outils de forestier et dont la frondaison converge autour d’un faisceau d’outils : scie de long, maillet et haches réunies pas un nœud. En partie basse : haches plantées dans une souche d’arbre, source, outils de forestier, brocs, écuelles, cabane, fusil de chasse, chien et gibecière. Nombreuses signatures. XVIIIe siècle (1788) 25,5 x 37 cm

Diplôme de réception de Bon Cousin Compagnon Fendeur

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