Imagerie compagnonnique – charron
Portrait en pied d’un compagnon charron, souvenir de son tour de France
Dessin à l’encre aquarellé attribué à Etienne Leclair, piqueur à Bordeaux.
Légende en partie basse : “LANGUEDOC LE VICTORIEUX COMPAGNON CHARRON DU ST DEVOIR DE DIEU ET DE STE CATHERINE REÇU A NANTES LE 6 AVRIL 1828”.
Dans un portique composé de deux colonnes torses, est campé un compagnon charron en canne et couleurs, accompagné d’un caniche portant un pli cacheté annoté « FIDÉLITÉ ». En arrière plan, une vue panoramique de la ville de Bordeaux avec le pont de pierres, l’église Saint-Michel et son télégraphe optique, la porte de Bourgogne et la cathédrale Saint-André.
Sainte Catherine, patronne des charrons, figure dans un médaillon soutenu par deux anges de la renommée et deux autres tenant les outils du métier, une hache et une herminette. En pendant, le blason des compagnons charrons (compas, équerre et plane) est entouré de deux guirlandes de laurier soutenues par deux colombes. Initiales compagnonniques “D.P.L.D.”
En frontispice, le compagnon « LE VICTORIEUX » du St Devoir de Dieu portant ses couleurs, armé de sa canne, terrasse un compagnon d’un autre rite, tandis que la Victoire, sous les traits d’une jeune femme ailée tenant une palme, vient le couronner.
(Petite déchirure et qqs taches.) Sous verre, dans un cadre en bois ébonisé.
Début du XIXe siècle H : 52 – L : 40 cm
Rare représentation mettant en scène une rixe. Elle témoigne des rivalités qui régnaient entre les compagnons de différents rites ou de sociétés rivales régulières ou non. L’une des plus belles imageries populaires françaises. Cf. le Musée du Compagnonnage à Tours, où un dessin aquarellé de la même main représentant un compagnon charpentier est exposé.
Ce dessin aquarellé est attribué à Étienne Leclair qui était “piqueur” à Bordeaux, c’est-à-dire agent des ponts et chaussées chargé de veiller à la bonne marche des travaux, de surveiller les ouvriers et de « piquer » ou pointer sur son carnet les absents. L’origine du nom « piqueur » vient de la manière dont l’agent marquait ceux qui n’étaient pas présents à leur poste en perforant leur nom sur une liste à l’aide d’un piquoir.
* Jean Bernard Tarbé de Vauxclairs. Dictionnaire des travaux publics, p. 369. « Le piqueur cantonnier est un agent préposé par l’administration pour recevoir par compte les matériaux et en tenir marquer les journées des ouvriers, veiller à l’emploi de leur temps et « piquer » sur son carnet ceux qui s ‘absentent pendant les heures du travail afin de pouvoir leur faire subir des retenues proportionnelles. »
Dessin aquarellé de Etienne Leclair, piqueur à Bordeaux.
Le compagnon en canne et couleurs, devant la ville de Bordeaux, accompagné du fidèle caniche.
Une rixe entre compagnons oú l’on voit le compagnon Languedoc, le bien nommé VICTORIEUX, armé de sa canne terrassant un rival.
Sainte Catherine, patronne des charrons, avec la roue de son supplice et l’épée de sa décapitation. Le blason des compagnons charrons.